Friday, September 12, 2014

un régime Dolo-mythique / una dieta Dolo-mítica (#7)



Jour 7: via ferrata Lipella à la Tofana de Roces (3220m) ; D+ 1290m (vf 680m)

Après le succès inattendu de notre expédition au Piz Boé, on a lancé le TRANSITion dans la descente vertigineuse du Pass Pordoï, direction Cd'A et le coeur des Dolomites. On avait envie d'une "vraie" douche, on rêvait d'une nuit au camping, on était bien décidés à prendre un jour de repos. On s'est dit que s'Il en avait pris un après avoir fait le monde en 6 six jours (rien que ça), on avait gagné le nôtre à la sueur de nos fronts. Et s'il tombait un jeudi, qu'à cela ne tienne, on en ferait un dimanche! C'était sans compter sur le passage du col de Falzarego et le petit bar-boutique de souvenirs où l'on a pris le café. Quelques photos jaunies de cimes splendides tout écharpées de brume ont attiré notre attention et nous ont poussés à jeter un oeil à notre guide de ferratas: il y en avait bien une à la Tofana de Roces, à 5km de là ; puis à notre stock d'eau: juste assez pour dîner, petit déjeuner et remplir les camel pour le lendemain. Impossible en revanche de se doucher ou de laver la vaisselle ; puis à nos provisions: un paquet de pâtes, un fond de pesto et une soupe en sachet, du muesli et un yaourt. Okay, comité de crise vite réuni, décision vite prise: pas besoin de descendre à la civilisation ce soir, on peut tenir 24 heures de plus sans douche, épuiser les stocks d'eau et de nourriture, filer la métaphore un peu plus loin et faire une dernière ferrata à la Tofana demain! La pluie viendra bien assez tôt, on s'est dit, il faut en profiter maintenant. Heureux qui comme Icare veut s'approcher trop près du soleil, ou comme l'autre là, qui s'est teint la toison… Enfin, comprend qui peut!
Día 7: via ferrata Lipella a la Tofana di Roces (3220m) ; D+ 1290m (vf 680m)

Tras el éxito inesperado de nuestra expedición al Piz Boé, lanzamos la TRANSITion por el descenso vertiginoso del Paso Pordoï, rumbo a Cd'A y el corazón de las Dolomitas. Nos moríamos por una ducha de las "de verdad", soñábamos con una noche en un camping, teníamos bastante decidido tomar un día de reposo. Si Él se tomó un descanso después de hacer el mundo en seis días (ni más ni menos) nosotros nos habíamos ganado el nuestro con el sudor de las frentes. Y que no fuera porque caía en jueves, lo íbamos a tomar como domingo igualmente! Pero no contábamos con el paso por Falzarego y su pequeño bar-tienda de souvenirs donde tomamos el café. Unas cuantas fotos amarillentas de cimas espléndidas con la niebla por bufanda llamaron nuestra atención y ojeamos de nuevo nuestra guía de ferratas: resultó que había una en la Tofana de Roces, a 5 km de allí ; luego le echamos un vistazo a nuestra reserva de agua: lo justo para cenar, desayunar y rellenar cantimploras para el día siguiente. Eso sí, nada de ducha o de lavar los platos; luego revisamos las provisiones: un paquete de pasta, un fondo de pesto y un sobre de sopa, muesli y un yogurt. El comité de crisis en reunión urgente tomó una decisión: no hay necesidad de bajar esta noche a la civilización, podemos aguantar 24 horas más sin ducha, agotar las reservas de agua y comida, llevar la metáfora un poco más lejos y hacer una última ferrata a la Tofana mañana! La lluvia llegará pronto, nos dijimos, hay que aprovechar y hay que hacerlo ahora. Boscán, tarde llegamos. ¿Hay posada…? ¡Bueno, entienda quien pueda!
On est montés se garer, dîner tôt et dormir à côté du refuge Dibona (mais ssht! c'est interdit de camper). Au pied de l'imposante Tofana, les regards perdus entre les silhouettes magiques des sommets environnants: Nuvolau, Averau et Cinque Torri, on a laissé le soleil se coucher tranquille. Juste au-dessus de la côte 2000, la nuit a été fraîche! On s'est levés avec l'aurore, histoire de pouvoir monter les 1290m de dénivelé de l'excursion, passer par le sommet si les conditions nous le permettaient et avaler le maximum de la descente avant que le temps ne se casse la gueule, pour de bon, histoire d'être à l'abri - ou du moins tirés d'affaire - quand la pluie arriverait. En une grosse heure, on a fait l'approche, bordant au pied le versant sud de la Tofana jusqu'à l'entrée de la galerie Castelletto, point de départ de la ferrata et autre vestige impressionnant de la Grand Guerre.
Subimos para aparcar, cenar pronto y dormir cerca del refugio Dibona (pero ssht! se ve que está prohibido acampar!). Al pie de la imponente Tofana, con las miradas perdidas entre las siluetas mágicas de las cimas de alrededor: Nuvolau, Averau y Cinque Torri, dejamos al sol ponerse plácidamente. Justo por encima de la cota 2000, la noche fue fresquita. Nos despertamos con el alba, para poder subir los 1290m de desnivel de la excursión, pasar por la cima si las condiciones lo permitían, hacer la mayor parte de la bajada antes que el tiempo se pusiera feo de verdad, y estar a buen recaudo o, al menos fuera de peligro, para cuando llegara la lluvia.  En una hora larga, hicimos la aproximación, bordeando por el pie la arista sur de la Tofana hasta la entrada de la galería Castelletto, punto de salida de la ferrata y  otro vestigio impresionante de la Gran Guerra.
Les frontales allumées dès la fin des deux échelles rouillées, on est montés presqu'à tâtons le long d'un étroit tunnel au marches irrégulières, percé ici et là de petites fenêtres laissant entrer le froid humide et la lumière terne d'un jour déjà en train de se couvrir. Un peu après 9 heures, on sortait à l'air libre juste derrière l'arête ouest de la Tofana, pour découvrir un paysage minéral et grandiose de tours, d'éboulis, de pierriers et de crêtes invraisemblables. Plafond bas, vent poussant des nuages noirs (qui viennent du Nord), froid de plus en plus mordant.
Con los frontales encendidos al final de las escaleras oxidadas por las que se accedía a la galería,  subimos casi a tientas por un túnel estrecho interrumpido aquí y allá por pequeñas ventanas que dejaban entrar el frío húmedo y la luz apagada de un cielo que ya se estaba tapando. Un poco después de las nueve, salíamos al aire libre justo detrás de la arista oeste de la Tofana, para descubrir un paisaje mineral y grandioso de torres, de cantizales y crestas inverosímiles. Un cielo aplastado por las nubes, cada vez más negras, y el frío cada vez más mordaz.
En fait de via ferrata longue mais relativement facile (un 2 sur 5 raisonnable dans le plus mauvais guide de ferratas jamais publié!!!), de courts passages de roches décomposée et friable protégés par un vieux câble à moitié détressé, alternant avec de longues sections de sentier exposé et difficile au bord du vide, à flanc d'éboulis ou carrément sur des névés (bien sûr, on marche maintenant orientés plein Nord-Ouest, à l'ombre)… Un faux pas pourrait être fâcheux, deux faux pas pourraient être fatals! Heureusement, avertis que les 200m d'arête sous le sommet pouvaient être enneigés, on a pris avec nous 25m de corde et un piolet, qui ont servi plus d'une fois… Presque deux heures ont passé: les vires et les terrasses rocailleuses orientées plein Nord se succèdent, entrecoupées de goulets où l'eau de fonte des neiges s'écoule et se fige en cascades et stalactites, rendant la progression sinon difficile, au moins désagréable.
En lugar de la via ferrata larga pero fácil (un razonable 2 sobre 5 en la peor guía jamás publicada!!!), nos encontramos con pasajes cortos de roca descompuesta y friable protegidos por un viejo cable deshilachado, alternando con secciones largas de sendero expuesto y difícil al filo del vacío, bordeando los cantales o claramente en neveros (por supuesto, andábamos ahora por el lado Noroeste, a la sombra…). Un paso en falso podría tener consecuencias desagradables, dos podrían ser fatales! Por suerte, veníamos avisados de que los 200 m de arista bajo la cima podían estar nevados, y llevábamos en la mochila 25 m de cuerda y un piolet, que ya nos habían sido de utilidad en alguna otra ocasión… Pasaron casi dos horas: las fajas y las terrazas rocosas orientadas hacia el Norte se sucedían, entrecortadas por canales donde el agua fundida de las nieves se escurre y solidifica en cascadas y estalactitas, haciendo la progresión sino difícil, sí por lo menos desagradable.
Plus on monte, plus le temps se gâte, la ligne de vie de la ferrata est gelée et alors qu'on commence à réaliser qu'on est trop montés pour pouvoir faire marche arrière, il se met à neiger. La fin d'une très belle série de beaux jours (six!) et on doit maintenant se dépêcher de sortir par en haut, pas par le sommet bien sûr, ni par la voie normale qui s'échappe juste au-dessus de la côte 3000m. Heureusement, il y a une autre échappatoire à 2700m, par l'épaule de Tre Ditta et le sentier qui redescend facilement au refuge de Giussani. On finit par y arriver, à Tre Ditta, avec un soupir de soulagement et en regrettant un peu le dernier morceau de ferrata et la belle arête sommitale: avec ce temps, monter à 3200m pour aller piétiner dans de la neige gelée, c'est un peu chercher les coups… Une autre fois peut-être? On va d'un bon pas pour rejoindre le refuge, où on passe 10 minutes en terrasse, juste le temps d'apprécier la vue autour d'un caffè latte et de se faire un nouvel ami*. Puis on redescend facilement au refuge Dibona et au camion, où il ne reste même plus assez d'eau pour faire cuire les pâtes. Comme si ce n'était pas suffisant, la bonbonne de gaz nous a lâchés hier soir et il faut utiliser le mini-brûleur de rando… On peut capituler sans regrets et faire une pause. Règle nº6: quand la vague arrive, il faut la prendre et la tenir. Et règle nº7: rien ne dure éternellement, et surtout pas les vagues!
Cuanto más subíamos, más tonto se iba poniendo el tiempo, la línea de vida de la ferrata estaba congelada y cuando nos dimos cuenta de que ya habíamos subido demasiado como para hacer marcha atrás, se puso a nevar. El final de una serie de (seis!) hermosos días y ahora tenemos que darnos prisa y salir por arriba, no por la cima por supuesto, ni por la vía normal que se escapa justo por encima de la cota 3000m. Afortunadamente, una escapatoria a 2700m, por la loma de Tre Ditta y el sendero desciende fácilmente al refugio de Giussani. Llegamos finalmente a Tre Ditta, suspirando aliviados y un poco arrepentidos de no haber podido disfrutar del último trozo de ferrata y la hermosa arista: con este tiempo, subir a 3200m para empantanar-nos en la nieve congelada, era meterse en la boca del lobo...En otra ocasión quizás? Llegamos a buen paso hasta el refugio donde tomamos un par de cafés calientes el tiempo justo para hacer un nuevo amigo*, y bajar hasta el refugio Dibona y a la furgo, donde no nos quedaba agua suficiente  ni para cocinarnos una pasta. Y como si no fuera suficiente, la bombona de gas nos había abandonado la noche anterior y sólo hay el pequeño fogón de excursión… Podemos capitular sin remordimientos y hacer una pausa. Regla nº6: cuando llega la ola, hay que saberla coger y aguantar. Y regla nº7: nada dura eternamente, y menos que nada las olas!
Et voilà! En une paire d'heures, on est à C. d'A., installés au camping, douchés et propres, les courses sont faites pour les prochains jours, on a bataillé pour trouver une recharge de gaz et en passant par l'Office de tourisme, on a pu récupérer une petite carte touristique de randonnées dans les environs (comprendre, de courtes marches en ligne droite et en courbe de niveau pour rallier un Refuge depuis un téléphérique voire, pour les plus courageux, rallier entre eux deux téléphériques!). C'est bon, la pluie peut s'en donner à coeur joie. Nous, on est préparés et pour ce huitième jour de notre Diète Dolo-mythique, c'est relâche.
Et voilà! En un par de horas, estamos en C. d'A., instalados en el camping, duchados y limpios, la compra para los próximos días en la alacena, dimos unas vueltas hasta dar con una tienda para la recarga de gas, recuperamos incluso un pequeño mapa de excursiones por la zona en la Oficina de Turismo (a saber, pequeños paseos en línea recta sobre la curva de nivel para llegar a un Refugio desde un teleférico y para los más valientes, de teleférico a teleférico!). Ya está bien, puede llover a cántaros si quiere. Ya estamos listos para nuestro octavo día de la Dieta Dolo-mítica, es un buen descanso..


* plus sur cette singulière amitié prochainement... / más acerca de esta singular amistad en breve...


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